Les adultes dyslexiques et les
parents d’enfants dyslexiques réunis en associations agissent depuis 1983 pour
faire reconnaître l’existence des Troubles Spécifiques du langage écrit.
Ils ne peuvent tolérer que la
dernière expertise collective de l’Institut national de la santé et de la
recherche médicale, travail minutieux de onze chercheurs de renommée nationale
et internationale soit qualifié de «fait à la va vite ». Ils se
demandent d’ailleurs si les détracteurs cités dans l’article du Monde du 16-02-07 n’ont pas fait eux-mêmes une
lecture « à la va vite » !
L’expertise propose toutefois la
poursuite de la recherche au niveau des causes de ces troubles et évoque à
plusieurs reprises l’influence que peut avoir l’environnement dans les étapes
du développement du langage tant dans le cadre du développement normal que du
développement déviant.
les chercheurs de l’Inserm ont fait le tour de la question du point de
vue médical, et biologique et que l’ensemble des
recommandations qui résultent de ce travail correspond à l’attente impatiente
des familles qui souhaitent que ces recommandations soient rapidement suivies
d’applications. Un livret de la Direction de l’Enseignement Scolaire « Apprendre à lire avec un
trouble du langage », distribué aux enseignants des cours préparatoires,
mais peut-être insuffisamment connu, avait déjà présenté des recommandations
méthodologiques pour l’accompagnement des enfants repérés comme présentant des
difficultés dès le début des apprentissages.
En effet, sur le terrain, les
responsables de ces associations constatent encore trop souvent la
méconnaissance des troubles ou, dans le meilleur des cas, l’insuffisance de
l’actualisation des connaissances de ces troubles dans tous les milieux -
enseignants, médecins, personnels de la rééducation, parents.
Ils sont donc convaincus que la
formation de tous et plus particulièrement des professionnels cités ci-dessus
(enseignants, médecins et personnels para médicaux) est un préalable à un
repérage, un dépistage, un diagnostic réussis pour parvenir à une prise en
charge harmonieuse et coordonnée entre les professionnels de l’Education et
ceux de la rééducation.
Les stratégies de compensation, les
aménagements pédagogiques, les formations spécifiques seront alors recherchés
et mis en œuvre non plus selon la bonne volonté de telle ou telle personne,
comme c’est trop souvent le cas, mais parce que l’intérêt de chaque adaptation
sera comprise en référence au trouble causal mieux connu, en référence aux
besoins de chaque personne. Dans le cadre de projets
individualisés de scolarisation, (P.I.S circulaire de 2002.024 paru au bulletin
officiel de l'éducation nationale le 7 février 2002), et/ou de Projets
Personnalisés de Scolarisation – P.P.S
(MDPH cf. loi du 11 février 2005), ces aménagements, adaptés à la nature et à la sévérité des troubles
diagnostiqués, ne seront plus considérés comme des « mesures de
faveur », des « avantages » que demandent les parents, souvent
les plus informés (en effet tous les parents, quel que soit leur milieu
socioculturel, ne sont pas toujours armés pour entreprendre de telles
démarches).
Le droit à compensation du handicap
engendré par ces troubles sera ainsi reconnu et évident.
Au nom des associations de parents d’enfants dyslexiques : Sylvie Dalibard, Martine Leroy, Michèle Charnay.