Développement normal et pathologique de la cognition sociale

Financement

Participants

Agence Nationale de la RechercheBaudouin Forgeot d'Arc, Paul Roux, Miriam Maugis, Sanaa Moukawane et plusieurs étudiants de Master.
Les collaborateurs du projet Socodev (Emmanuel Dupoux, Pierre Jacob...) et autres membres de notre département (Coralie Chevallier, Julie Grèzes, Tiziana Zalla).
Les collaborateurs de l'Hôpital Robert Debré (Richard Delorme) et du Centre hospitalier de Versailles (Christine Passerieux).

Les êtres humains ont des aptitudes uniques pour communiquer, s'entraider, et coopérer avec leurs congénères. Ils ont également de fortes propensions à tromper, manipuler, voire agresser leurs congénères. L'étude des bases psychologiques et biologiques de ces habiletés sociales (rassemblées sous le terme de cognition sociale) et de leur variabilité culturelle est l'un des défis scientifiques les plus remarquables à l'interface entre les sciences sociales et les sciences de la vie. Elle est aussi particulièrement pertinente pour divers problèmes de société impliquant des comportements sociaux (pathologies du comportement social, identité de groupe, préjugés, gouvernance, éthique, etc.).  Avec Emmanuel Dupoux et Pierre Jacob, nous avons obtenu un financement de l'ANR pour le projet Socodev portant sur différents aspects du développement de la cognition sociale.

Au sein de mon équipe, notre approche est de décomposer la cognition sociale en composantes les plus élémentaires possibles, et d'étudier ces composantes élémentaires. Nous nous focalisons par conséquent sur les aspects perceptifs de la cognition sociale. Nous étudions comment différents états mentaux peuvent être extraits intuitivement de scènes visuelles simples et représentés par un observateur. Nous étudions principalement trois types de représentations: 

  1. la représentation du caractère animé (animacy), c'est-à-dire la différence entre les objets inanimés et les agents animés auto-propulsés.
  2. la représentation des buts d'un agent.
  3. la représentation des croyances d'un agent. 

Notre méthode générale consiste à utiliser des stimuli non verbaux (des animations silencieuses) et de contraster des tâches verbales explicites avec des mesures non verbales plus implicites, telles que les fixations oculaires. Nous étudions ces capacités chez l'adulte, chez l'enfant, et leurs déficits dans l'autisme (B. Forgeot d'Arc et collaborateurs) et dans la schizophrénie (P. Roux et collaborateurs).

Ce travail a démarré avec la thèse de Baudouin Forgeot d'Arc sur l'attribution des croyances et la suite s'en inspire très largement. Son site web donne plus de détails, et notamment une démonstration des animations qu'il a conçues.